Il existe des traumas qui ne trouvent pas les mots !
Ils vivent dans le corps comme dans une forteresse : silencieux, tendus, encapsulés dans une géographie musculaire qui ne lâche plus.
Ce que l’esprit a tenté d’oublier, le corps, lui, ne cesse de le répéter. Murielle Figureau et Alexandra Princé commencent leur article par une évidence simple et pourtant bouleversante: le corps se souvient avant nous.
Il enregistre les chocs, les peurs, les silences, les violences.
Il garde tout, même quand la personne n’a plus accès au récit conscient.
Le système polyvagal : trois réponses, une survie.
S’appuyant sur la théorie polyvagale de Stephen Porges, les autrices rappellent que notre système nerveux possède trois voies pour répondre à un danger :
1. L’engagement social, quand la sécurité est là, le visage s’apaise, la voix se fait douce, la relation devient possible.
2. La fuite ou le combat, quand le danger approche, que l’on peut encore agir.
3. Le figement, lorsque tout échoue : le corps se paralyse pour survivre.
Chez les personnes traumatisées, ce troisième état devient souvent un domicile forcé.
On vit figé, comme enfermé dans sa propre peau.
Le corps qui n’a pas pu trembler.
Dans le monde animal, après un choc, le corps libère l’énergie accumulée en tremblant.
Cette secousse naturelle évite que le trauma ne s’imprime dans les tissus.
Les humains, eux, se retiennent. A la fois par culture, par éducation, par peur d’être faibles.
Mais cette rétention est coûteuse.
Et l’énergie qui n’a pas été déchargée se transforme en : tensions, douleurs chroniques, anxiété diffuse, hypervigilance, insomnies, fatigue de fond, dissociation.
Et c’est ici que la méthode TRE entre en scène.
Les tremblements thérapeutiques : un retour au réflexe originel.
Inspirée par l’expérience de David Berceli dans les zones de guerre, cette technique réveille la capacité naturelle du corps à s’auto-réguler par le tremblement.
Les séances proposées au Centre régional du psychotraumatisme des Pays de la Loire sont simples mais profondes : On guide le corps vers une posture où les muscles commencent à vibrer, on laisse l’organisme trouver son propre rythme, le thérapeute accompagne, observe, sécurise, régule.
Ce n’est pas spectaculaire. Ce n’est pas violent.
C’est un relâchement progressif, presque animal.
Comme une conversation silencieuse entre le corps et lui-même.
Quand le corps parle enfin.
Les autrices décrivent ces moments où les patients, souvent très dissociés, sentent pour la première fois une sensation vraie, incarnée, non menaçante :
Un homme dit : « Je sens comme une vague chaude qui monte. »
Une femme : « Ça tremble dans mes jambes, mais ce n’est pas du stress… c’est comme un déverrouillage. »
Un autre : « J’ai l’impression que mon corps se réveille. »
Ce ne sont pas de simples tremblements, c e sont des mémoires qui se défont, des peurs qui se délient, des corps qui reviennent habiter leur espace.
Pourquoi cela fonctionne ?
Parce que le TRE agit directement sur le système nerveux autonome.
Il remet en mouvement ce qui était figé. Il va restituer au corps son rôle de régulateur.
Le patient n’a rien à expliquer, rien à analyser, il a juste à sentir.
Le processus va contourner le mental, souvent hyperactif chez les traumatisés, pour aller chercher la guérison là où elle se trouve réellement : dans les muscles, dans les fascias, dans le diaphragme, dans le nerf vague, dans le souffle.
Un espace pour se retrouver.
Les séances deviennent alors des lieux de réconciliation : entre le patient et son corps, entre son passé et son présent, entre sa peur et sa capacité à se sentir vivant.
Pour certains, les tremblements sont discrets.
Pour d’autres, ils sont amples, libérateurs, presque majestueux.
Mais chaque corps trouve sa propre trajectoire, sa propre musique.
Le rôle du thérapeute est d’offrir ici encore, un cadre stable, une présence douce, un repère sûr, puisque pour beaucoup, trembler est un acte intime, presque honteux.
Mais dans cet espace sécurisé, il devient un geste de courage.
La guérison va pouvoir enfin commencer lorsque le corps dit : “c’est terminé.”
Et les tremblements se calment d’eux-mêmes. Le système nerveux comprend que le danger n’est plus là. La personne se redresse, respire autrement. Quelque chose s’est enfin déplacé.
Le trauma, lui, ne disparaît pas d’un coup, mais il cesse d’occuper toute la place.
Figureau et Princé concluent avec cette belle idée que le corps possède des ressources de réparation bien plus vastes que ce que l’on imagine.
Il suffit parfois de le laisser trembler pour qu’il retrouve son chemin.
Ils vivent dans le corps comme dans une forteresse : silencieux, tendus, encapsulés dans une géographie musculaire qui ne lâche plus.
Ce que l’esprit a tenté d’oublier, le corps, lui, ne cesse de le répéter. Murielle Figureau et Alexandra Princé commencent leur article par une évidence simple et pourtant bouleversante: le corps se souvient avant nous.
Il enregistre les chocs, les peurs, les silences, les violences.
Il garde tout, même quand la personne n’a plus accès au récit conscient.
Le système polyvagal : trois réponses, une survie.
S’appuyant sur la théorie polyvagale de Stephen Porges, les autrices rappellent que notre système nerveux possède trois voies pour répondre à un danger :
1. L’engagement social, quand la sécurité est là, le visage s’apaise, la voix se fait douce, la relation devient possible.
2. La fuite ou le combat, quand le danger approche, que l’on peut encore agir.
3. Le figement, lorsque tout échoue : le corps se paralyse pour survivre.
Chez les personnes traumatisées, ce troisième état devient souvent un domicile forcé.
On vit figé, comme enfermé dans sa propre peau.
Le corps qui n’a pas pu trembler.
Dans le monde animal, après un choc, le corps libère l’énergie accumulée en tremblant.
Cette secousse naturelle évite que le trauma ne s’imprime dans les tissus.
Les humains, eux, se retiennent. A la fois par culture, par éducation, par peur d’être faibles.
Mais cette rétention est coûteuse.
Et l’énergie qui n’a pas été déchargée se transforme en : tensions, douleurs chroniques, anxiété diffuse, hypervigilance, insomnies, fatigue de fond, dissociation.
Et c’est ici que la méthode TRE entre en scène.
Les tremblements thérapeutiques : un retour au réflexe originel.
Inspirée par l’expérience de David Berceli dans les zones de guerre, cette technique réveille la capacité naturelle du corps à s’auto-réguler par le tremblement.
Les séances proposées au Centre régional du psychotraumatisme des Pays de la Loire sont simples mais profondes : On guide le corps vers une posture où les muscles commencent à vibrer, on laisse l’organisme trouver son propre rythme, le thérapeute accompagne, observe, sécurise, régule.
Ce n’est pas spectaculaire. Ce n’est pas violent.
C’est un relâchement progressif, presque animal.
Comme une conversation silencieuse entre le corps et lui-même.
Quand le corps parle enfin.
Les autrices décrivent ces moments où les patients, souvent très dissociés, sentent pour la première fois une sensation vraie, incarnée, non menaçante :
Un homme dit : « Je sens comme une vague chaude qui monte. »
Une femme : « Ça tremble dans mes jambes, mais ce n’est pas du stress… c’est comme un déverrouillage. »
Un autre : « J’ai l’impression que mon corps se réveille. »
Ce ne sont pas de simples tremblements, c e sont des mémoires qui se défont, des peurs qui se délient, des corps qui reviennent habiter leur espace.
Pourquoi cela fonctionne ?
Parce que le TRE agit directement sur le système nerveux autonome.
Il remet en mouvement ce qui était figé. Il va restituer au corps son rôle de régulateur.
Le patient n’a rien à expliquer, rien à analyser, il a juste à sentir.
Le processus va contourner le mental, souvent hyperactif chez les traumatisés, pour aller chercher la guérison là où elle se trouve réellement : dans les muscles, dans les fascias, dans le diaphragme, dans le nerf vague, dans le souffle.
Un espace pour se retrouver.
Les séances deviennent alors des lieux de réconciliation : entre le patient et son corps, entre son passé et son présent, entre sa peur et sa capacité à se sentir vivant.
Pour certains, les tremblements sont discrets.
Pour d’autres, ils sont amples, libérateurs, presque majestueux.
Mais chaque corps trouve sa propre trajectoire, sa propre musique.
Le rôle du thérapeute est d’offrir ici encore, un cadre stable, une présence douce, un repère sûr, puisque pour beaucoup, trembler est un acte intime, presque honteux.
Mais dans cet espace sécurisé, il devient un geste de courage.
La guérison va pouvoir enfin commencer lorsque le corps dit : “c’est terminé.”
Et les tremblements se calment d’eux-mêmes. Le système nerveux comprend que le danger n’est plus là. La personne se redresse, respire autrement. Quelque chose s’est enfin déplacé.
Le trauma, lui, ne disparaît pas d’un coup, mais il cesse d’occuper toute la place.
Figureau et Princé concluent avec cette belle idée que le corps possède des ressources de réparation bien plus vastes que ce que l’on imagine.
Il suffit parfois de le laisser trembler pour qu’il retrouve son chemin.
Lire l'article dans son intégralité...
Commandez le Hors-Série 18 de la Revue Hypnose & Thérapies Brèves sur le Psychotraumatisme en cliquant sur ce lien
Crédit Photo © Xavier Montoy
Crédit Photo © Xavier Montoy







